Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Rok Hwang : « J’étais fasciné par la construction du costume masculin »

Rok Hwang est l’un des secrets les mieux gardés de la mode parisienne. Mais plus pour longtemps : Uniqlo vient de faire appel à lui pour imaginer une collection sous la marque GU, petite sœur du label japonais disponible aux Etats-Unis et en Asie, tandis que le suédois H&M l’a enrôlé, en avril, le temps d’une collaboration remarquée.
Fin septembre, il présentait, à Paris, sa collection printemps-été 2025 dans le cadre de la fashion week, dans une grande salle immaculée du Palais de Tokyo (16e arrondissement). Sous le nom de Rokh, il propose, depuis 2016, une garde-robe élégante et intemporelle, truffée de jeux de découpe et de reconstruction du vêtement. En mettant toujours l’accent sur des détails bien ficelés : un trench se mue en robe de dentelle ; une poche plaquée prend la courbe de la hanche ; des fils de soie attachés à un corset en tulle noir s’échappent d’une veste d’homme.
Depuis ses débuts sur la scène mode – il a été intégré au calendrier officiel des défilés parisiens en 2019 –, ce Sud-Coréen de 39 ans, élevé aux Etats-Unis mais installé à Londres depuis le début des années 2000, se distingue de la concurrence en n’hésitant pas à bousculer les classiques du vestiaire. Tout en proposant une féminité poétique, nourrie par sa culture cosmopolite. Diplômé de l’école Central Saint Martins, à Londres, Rok Hwang est passé par le studio de Celine, époque Phoebe Philo, avant de collaborer avec les maisons Chloé et Louis Vuitton. Rencontre.
J’ai grandi dans une famille où cela n’avait pas beaucoup d’importance, la mode n’était pas un sujet entre nous. J’ai passé mon enfance à Austin, aux Etats-Unis ; mon père était professeur d’économie à l’université, mais mes parents étaient un peu hippies, nous habitions dans une caravane. J’idéalisais beaucoup ce style de vie, très bohème, entouré de meubles dépareillés et retapés.
Je n’étais pas conscient que ce monde existait jusqu’à un âge avancé, vers 18 ou 19 ans. Je me souviens d’avoir vu un défilé d’Alber Elbaz pour Lanvin à la télévision, et d’avoir été tout de suite happé. Les filles avaient les mains gantées, elles portaient des robes bleu nuit… Je trouvais ça féerique.
Pas réellement, mais je savais que je voulais développer mon côté artistique. Je me suis installé à Londres au début des années 2000, avec l’intention d’étudier la musique. J’ai vite découvert que je n’avais pas assez de talent pour suivre cette voie. Puis l’école Central Saint Martins a attiré mon attention, un peu comme si j’avais vu de la lumière et que j’étais entré !
Il vous reste 68.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish